La BNF Tours-miroirs qui boivent l’eau du ciel.
La BNF
Tours-miroirs qui boivent l’eau du ciel. Pont de bateau démesuré. En contrebas, la Seine bruissante.
L’ancien viaduc, avec ses arches de pierre écrasées par le bâtiment du ministère des finances a l’apparence d’un modèle réduit incongru.
Allée Arthur Rimbaud, poète français (1854-1891).
Les lampadaires droits comme des i, vigiles impassibles. Le drapeau tricolore flotte au mât d’un bateau-école qui remonte le courant. Le bras articulé d’une pelleteuse déverse un sable roux dans la benne turquoise d’un chargeur.
Au quai, un bateau de mascarade égaré du Mississipi.
Là-bas, la pointe d’une église noyée parmi les immeubles.
Les canards
Sur l’eau, un canard bascule en avant, un autre se frotte la tête, un troisième glisse lentement à coups de palmes. Sur une bande de terre, un mâle fouille le plumage de son dos. Quelques uns, le cou enfoui, semblent dormir, immobiles sur les tiges orangées de leurs pattes.
Au Père Lachaise
Une même mousse verdit les arbres et la pierre. Les racines sinuent à la jointure des pavés. Les fers rongés de rouille s’inclinent. Un silence étrange et pesant couvre le paysage chaotique. Les avenues escarpées conduisent à un ciel bas crevé par instants du cri des corbeaux.
Exposition
La lumière s’éteignit et tous ces merveilleux tableaux ne furent plus que des surfaces de terre grise.
Cannes
Les palmiers demeurent figés devant les façades endormies. Façades de pâtisserie : vert pistache, crème, blanc meringue.
Un pigeon unijambiste lâche sa fiente sur la tête de pierre de Lord Brougham.
Une fille offre ses cuisses vernissées au dieu Râ.
De la profondeur d’un yacht monte la voix plaintive d’une femme :
« -Chantal, j’entends des horreurs ! ».